La fin du MPLS en entreprise ?

 

Le MPLS représente encore une grande majorité des liens réseaux WAN chez nos clients.

Nous assistons aujourd’hui à une montée fulgurante des usages Cloud (SaaS, IaaS, PaaS) qui nécessite d’introduire dans les architectures réseaux des accès Internet au plus proche des utilisateurs finaux.

Par ailleurs, les DSI se posent souvent la question d’utiliser – au moins en partie – des services Internet grand public qui permettent d’avoir de hauts débits à moindre coûts, comme à la maison !

Le SDWAN est alors souvent vu comme une solution permettant de mutualiser différents types d’accès sur un site, et de gérer intelligemment le routage sur ces accès.

Est-il pour autant pertinent d’abandonner le MPLS pour une solution SDWAN déployée sur un mix d’accès différents, internet et privés ?

Quelles sont les questions à se poser avant d’enclencher la transformation de son réseau d’entreprise ?

Chez nos clients, les facteurs clés qui poussent à la transformation du WAN sont généralement :

  1. La digitalisation de l’entreprise, avec les applications dans le cloud, les services de communications et de collaboration qui sont gourmands en bande passante (Microsoft Office 365, Google Suite…)

  2. Les temps de déploiement très long de nouveaux accès, que ce soit lors de l’installation de nouveaux liens, ou d’upgrade…

  3. Le manque de visibilité au niveau du réseau

  4. Les coûts élevés engendrés par l’augmentation des bandes passantes MPLS.

Le SDWAN répond bien à ces besoins, néanmoins, la maîtrise des coûts n’est pas évidente de prime abord.

En effet, le SDWAN permet de faire du « cherry picking », c’est-à-dire sélectionner les meilleurs liens en termes de coût et/ou de performance au niveau d’un site. Il peut s’agir de liens privés (MPLS, MAN, P2P) comme publiques (Dedicated Internet, Broadband, 4G…)), qui constituent « l’Underlay » SD-WAN, c’est-à-dire le réseau physique sous-jacent. Le niveau de SLA d’un type de lien à un autre est différent (fort SLA sur des liens MPLS, aucun ou SLA partiel sur un lien Broadband).

Donc, selon la construction de l’Underlay, le SDWAN peut effectivement engendrer de réelles économies, à mettre en regard des risques introduits en utilisant des liens de qualité inférieure à du MPLS, mais en mitigeant les risques en les mutualisant. Il est à noter cependant que certains accès internet sont tout aussi qualitatifs (en disponibilité et performance) que des accès MPLS, car s’appuyant sur des réseaux dédiés entreprises. Dès lors, le choix du/des type(s) d’accès sur un site doit se faire non plus uniquement en fonction de sa criticité, mais aussi et surtout en fonction de ses usages. Il ressort donc deux dimensions dans le choix des accès underlay :

  • accès privé (le MPLS étant une option parmi d’autres) ou public (internet),

  • accès avec forts besoins de SLA ou besoins limités de SLA (type « best effort »).

Bien sûr, il est possible de mixer des liens « High SLA » avec des liens « Low SLA » au niveau d’un site pour répondre à différents besoins. Par exemple, en gardant un lien MPLS de débit restreint et ajoutant un ou plusieurs liens Internet Broadband (donc haut débit), le site bénéficie d’accès direct à internet, d’un débit important pour des usages cloud et privés (via tunnel sur l’accès internet), et peut garantir à certains flux (temps réel, ou applicatifs métier spécifiques) des SLA élevés en les faisant transiter par l’accès MPLS.

Le SDWAN permet de router de manière optimale le trafic sur ces différents liens. Il n’a dès lors pas vocation à remplacer le MPLS, mais permet aux entreprises d’augmenter la flexibilité et l’agilité de leur réseau, notamment en utilisant la connectivité adaptée à chaque site, en fonction de ses usages et besoins en disponibilité et performance.

Pour conclure, une fois les besoins stratégiques et les drivers métier pour le SDWAN identifiés, voici quelques questions essentielles à vous poser pour pouvoir vous lancer dans la transformation opérationnelle de votre réseau :

  1. Ai-je bien identifié et quantifié les usages et besoins réseau de mes utilisateurs, répartis sur mes sites ?

  2. Ai-je bien défini des topologies qui, tout en répondant à ces besoins, assurent les niveaux de SLA adaptés à la criticité de mes sites ?

  3. Ai-je bien pris en compte les aspects sécurité au niveau de mes sites (si Internet en local) ?

  4. Ai-je bien dimensionné mon réseau pour arriver à engendrer un ROI ?

  5. Les équipes réseaux sont-elles formées aux solutions SD-WAN et prêtes à se lancer dans un projet de migration de mon réseau ?